DÉFINITION
OAP cardiogénique = insuffisance respiratoire aiguë par
insuffisance cardiaque gauche. Inondation des alvéoles pulmonaires par un
transsudat, conséquence d’une élévation de la pression auriculaire gauche.
POINTS
IMPORTANTS
Lors d’un OAP cardiogénique, la vie du patient est menacée, l’hospitalisation
en urgence nécessaire. Les explorations diagnostiques et le Traitement doivent
être mis en œuvre simultanément !
DIAGNOSTIC
Interrogatoire
- Début brutal, souvent nocturne –
Polypnée intense + orthopnée + angoisse, précédée par un grésillement
laryngé, toux quinteuse, expectorations inconstantes, rosées et mousseuses
- Insuffisance cardiaque ou
cardiopathie connue, la plupart des cas
Examen
clinique de l’OAP cardiogénique
- Assis au lit + cyanose des
extrémités + sueurs profuses
- Crépitants bilatéraux >aux bases
avec -MV, ronchi bilatéraux en cas d’inondation de tout l’arbre bronchique
- Tachycardie, BDC assourdis, galop
sommation, SS apexien (IMf)
Examens
complémentaires
SpO2 et GDS: SpO2 et SaO2 basses, effet shunt avec hypoxémie et
hypocapnie
ECG 12 dérivations: tachycardie sinusale, arythmies, anomalies
de conduction, signes d’HVG, signes d’ischémie ou d’IDM.
- Un ECG normal doit faire
reconsidérer le diagnostic d’OAP cardiogénique !
RP:
- redistribution vasculaire aux
sommets,
- opacités alvéolaires ou
interstitielles souvent bilatérales mais parfois asymétriques,
- épanchements pleuraux.
- CDM peut être absente !
Biologie
- BNP ou NT-pro BNP,
- enzymes cardiaques,
- GDS artériels,
- ionogramme sanguin,
- urémie, créatininémie,
- enzymes hépatiques,
- numération sanguine,
- P et TCA, bilan thyroïdien.
BNP
<100pg/mL ou un NT-pro BNP < 300 pg/mL doit faire reconsidérer le
diagnostic d’OAP cardiogénique !
- ECT à faire immédiatement en cas de
choc: confirmation diagnostique, orientations étiologiques et pronostiques
PIÈGES
Formes
cliniques moins typiques:
Forme frustre
Pseudo-asthme cardiaque
- > 65 ans sont une ICG jusqu’à
preuve du contraire !
OAP hémoptoïque
Diagnostics combinés: l’OAP cause/conséquence d’une
décompensation de BPCO ou d’une infection respiratoire basse.
Recherche
de facteurs déclenchants
- Ischémie myocardique, arythmie,
Traitement inotrope négatif (bb, anti-arythmique), poussée TA, rarement
rupture cordage valve mitral
- Surcharge hydrosodée : sel / arrêt
diurétiques,
- Insuffisance rénale
- Infections: trachéo-bronchite,
pneumonie, grippe, endocardite
- Anémie, carence en vitamine B1
(thiamine), dysthyroïdie
PRONOSTIC
La mortalité intra-hospitalière de 5 à 10 %
Signes de gravité => avis spécialisé,transfert en soins
intensifs
Gravité respiratoire:
- sueurs profuses,
- cyanose,
- SaO2 < 85 % en air ambiant,
- acidose métabolique,
- épuisement, troubles de la
conscience, hypercapnie
Gravité circulatoire:
- PAS < 85 mmHg, choc
cardiogénique. La mortalité intra-hospitalière en cas de choc
cardiogénique est de 40 à 60 %
- Absence d’amélioration rapide (<
1 H) sous Traitement
- Ischémie myocardique, rupture de
cordage et endocardite infectieuse
TRAITEMENT
À débuter sans attendre les résultats des examens !
Calmer l’orthopnée et l’angoisse, restaurer et maintenir une
bonne oxygénation (SaO2 s 96 %) et une PAS entre 85 et 110 mmHg sans signe de
choc.
Aux
urgences
- Position assise, jambes pendantes
- O2nasal (6-10 L/min) ou masque
à HC (15 L/min). Signes de gravité, envisager CPAP et VNI ou
intubation avec ventilation mécanique
- En attendant VVP, Natispray-fort® ,2-5
bouffées
- 2 VVP, sérum glucosé 5% à débit
faible avec 2 Kcl
- En cas d’insuffisance rénale 125 à
250 mg de LASILIX © furosémide ou
3 à 6 mg de BURINEX © bumétadine
en 15 minutes.
- Sondage vésical absence de miction
au delà de 30 minutes de prise en charge ou en cas de signes de gravité.
- EER réservée aux patients ne
répondant pas aux diurétiques
- Vasodilatateurs en cas de PAS
>110 mmHg:
- Nitronal®, ½ vie 3-5
min de 0,5 à 5 mg/h,
- Risordan® , ½ vie
30-90 min de 1 à 10 mg/h IV au PSE.
- Agent inotrope positif en cas de
choc ou de PAS
- dobutamine 5 à 10 µg/Kg/min IV au PSE.
- Agent vasoconstricteur avis
spécialisé, pour état de choc avec hypotension artérielle résistant à la
dobutamine: noradrénaline.
- La
dopamine ne
doit plus être utilisée comme Traitement du choc cardiogénique !
- Vitamine
B1:
1 g en perfusette sur 15 minutes. Protection de la lumière.
- Opiacés en cas de douleur angineuse,
CI en cas d’hypoventilation alvéolaire:
- chlorure de morphine titré
(0,5 à 1 mg par voie sous-cutanée ou IV) en association avec un
antiémétique
- Anticoagulation pour la prévention
des thromboses veineuses profondes
- Nitronal®, ½ vie 3-5
min de 0,5 à 5 mg/h,
- Risordan® , ½ vie
30-90 min de 1 à 10 mg/h IV au PSE.
- chlorure de morphine titré
(0,5 à 1 mg par voie sous-cutanée ou IV) en association avec un
antiémétique
Traitement
des facteurs déclenchants
Ischémie myocardique
anticoagulation curative, antiagrégation plaquettaire et
revascularisation coronaire (chimique ou mécanique)
Poussée hypertensive
- privilégier les Traitements
antihypertenseurs aux diurétiques car ces patients sont souvent déjà
déshydratés.
- L’ajout d’un second antihypertenseur
IV au PSE est parfois nécessaire
- nicardipine
– Loxen®
- ou urapidil Eupressyl®
- nicardipine
– Loxen®
- ou urapidil Eupressyl®
AC/FA
- corriger les anomalies ioniques,
- ralentir la fréquence cardiaque
(digoxine IV sauf CI),
- anticoaguler à dose curative et
envisager une cardioversion électrique en cas d’état hémodynamique trop
précaire
Valvulopathie
Chirurgie cardiaque ou Traitement percutané
ÉLÉMENTS
DE SURVEILLANCE
-
- Surveillance rapprochée des
fonctions vitales aux urgences à la phase initiale et en USIC ou en réa en
cas de signes de gravités:
- FC et RC, FR et SpO2 en continu /24
premières H. PA, diurèse et état de conscience horaires au début
- Bilans sanguins rapprochés: fonction
rénale, ionogramme sg avec surveillance kaliémie phosphorémie magnésémie
- ECG, RP et échocardiographie selon
l’évolution
- Cathéter artériel systémique à
réserver aux patients avec un OAP résistant au Traitement initial,une hTA
ou des signes de choc
- Surveiller apparition infection
respi basse compliquant un OAP
ÉVALUATION
DE L’EFFICACITÉ
- Une amélioration généralement
obtenue après 30 à 60 minutes
- Signes de gravité, transfert en USI
cardiologiques ou en réanimation.En cas d’amélioration clinique,
l’hospitalisation doit se poursuivre en médecine ou en cardiologie.
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